Du bon usage des montres mécaniques

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Les fabricants de montre nous expliquent, au travers de leur marketing, que leurs montres sont taillées pour affronter les terribles épreuves dont la vie parsème notre chemin. Plus que de simplement nous donner l’heure, si l’on met le prix, notre montre peut nous assister dans tous ces défis que nous relevons quotidiennement.

C’est donc totalement informés et conscients du potentiel immense que renferme ce petit bout de chose si cher et qui fait tic-tac, que nous nous lançons dans le tourbillon de la vie, armés et parés pour le pire.

Pour vous, je ne sais pas, mais pour ma part, je mets donc un point d’honneur à pousser mes garde-temps dans leurs derniers retranchements, en les portant au cours de mes activités, toutes plus dangereuses les unes que les autres. Il n’y a qu’à voir le tableau :

Trajets domicile / travail (80% des décès accidentels)
Exercice d’une profession à haut risque : le conseil (pas de stats mais des tas d’histoires terribles)
Canapé – télé (20% des infarctus)
Repas (20% des décès par infarctus et 100% des décès par l’ESB)
Pots avec les amis (30 000 morts par an en France)
Lecture, cinéma (pas de statistiques mais c’est dangereux)
Conduite automobile (plus de 8 000 tués par an, sans compter les estropiés, dans la pratique de ce sport extrême, rien qu’en France),
Rédaction de messages pour les divers forums (pas de statistiques)
Caresses à un félin sauvage (plusieurs centaines de blessés, atrocement lacérés, par an)
Douches ! si, si, douches malgré les centaines de chutes mortelles par an
Bains (des centaines de noyades et d’hydrocutions par an)
Bricolage (des centaines de blessés horriblement mutilés et vexés)
Croisières fluviales avec passage des écluses (pas de stats, mais beaucoup de légendes)
Autres activités diverses comme les courses sur ooshop ou, plus dur, à Auchan, faire le plein de la voiture etc.

Comme chacun pourra le constater, je mène une vie, pour le moins dangereuse (James Bond ? Une vraie tapette !). Quand on voit cela, on comprend que c’est un miracle d’être arrivé à vivre jusqu’ici, mais passons.

Je possède trois montres de plongée mais je n’ai plongé qu’avec la Breitling Colt SuperOcean Professional, pas encore, ni avec la Omega SeaMaster, ni avec la Seiko Diver’s 200.

Je portais alors la CSOP sous la combinaison, pour ne pas la paumer (ça vaut cher quand même…). De plus, la combinaison néoprène s’écrase tellement que la montre pendouillerait lamentablement. Sinon, dans les conditions extrêmes de la plongée sous-marine de loisir (zone des 30m), la Colt a super bien réagi : pas de buée à la sortie ! éh,éh 1500m quand même. Par contre, pas de bulle à la sortie de la valve à hélium non plus, pourtant automatique… une révision s’imposerait-elle ? ;o).

Pour mes montres qui sont d'authentiques chronographes d’aviateur, Breitling Chronomat Vitesse et Zénith El-Primero Fly-Back, je les utilise dans les avions… d’Air France, que je prends régulièrement, pour chronométrer les retards, systématiques (ceux qui prennent souvent l’avion verront de quoi je parle).

Pour bricoler, je mets ma Seiko Diver’s 200.

Enfin, mes autres petites bestioles sont portées régulièrement selon l’humeur du moment, aux déjeuners familiaux, en faisant les courses ou encore au boulot. 

Bulova Accutron (218.1)

1968

Longines Automatique extra-plate

 années 1980

Navzer Nobel manuelle

Années 1950

Poljot automatique

2000

Zenith manuelle (mouvement 106)

années 1950

Diamant manuelle

fin années 1970

 

Je porte donc toutes mes montres à tour de rôle, mais jamais, ni pour dormir, ni pour faire la vaisselle, y’a des limites à la prise de risque quand même !

 

Bilan des courses :

Seule ma Chronomat porte une cicatrice, celle d’un séjour trop long dans une poche avant de jean dans le désert sénégalais : une micro-rayure de pas loin d’1 mm de long sur probablement 0,1µ de large, que l’on peut deviner à partir d’un grossissement de 10x sous un très fort éclairage… saloperie de traitement anti-reflet ! C’est efficace, joli mais fragile… ça ne résiste pas à l’abrasion du sable, pfff.

Les boucles des bracelets sont toutes rayées.

Les boîtes et les bracelets portent tous les témoignages des petits chocs par-ci par-là, mais rien de grave.

Toutes mes montres font preuve d’une précision diabolique pour les machins faits avec des ressorts, des roues et des petits leviers.

Donc, au final, pas (trop) de rayure sur les verres, des boîtes encore présentables, pas d’eau dedans, pas de couronne arrachée, pas de mouvement arrêté… je touche du bois mais ces montres sont vraiment solides.

Quant à leur spécialisation (plongée, navigation aérienne, frime etc.), ce sont des prétextes pour me les acheter. Il me manque actuellement:

une GMT quand je voyage dans les autres fuseaux horaires
une Jaeger leCoultre Memovox pour me réveiller le matin
une IWC Ingénieur pour affronter les terribles champs magnétiques de mes baffles de salon
une IWC Da Vinci QP pour savoir la date et la phase de la lune
une rattrapante pour pouvoir mesurer aussi le temps qu’ils mettent à annoncer le retard de l’avion pendant que je mesure le dit retard
une Tourbillon pour… euh… en avoir une… et pouvoir la pendre verticalement, par la boucle, quand je me lave les dents, sans craindre de dérèglement de la marche
une Breitling Cosmonaute 24h pour aller dans la navette spatiale
une Rolex pour aller en boîte ou à Deauville
une Jaeger leCoultre Reverso pour jouer au polo
une Patek Philippe calibre 89 pour la revendre et m'acheter une Ferrari et toutes les montres citées précédemment
et plein d’autres montres encore…pour faire plein de trucs

Voilà, c’était « mon usage à moi », une façon de vous donner des éléments de la vie de tous les jours pour comprendre que ces montres sont réellement faites pour les gens qui vivent dangereusement, comme moi...

Bruno

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