Ma
|
NAVITIMER |
à Moi |
texte et photos par Bruno Cracco (sauf mentions spéciales) - février 2003 pour la "Passion des Montres"
La quasi totalité des montres que je possède sont à cadran noir, étanches à au moins 100 mètres et se classent sans hésitation dans la catégorie des montres de sport.
Que ce soient des montres de plongée, des
chronographes ou encore des montres à complication, elles ont toutes
un petit côté baroudeur, des villes certes en ce qui me concerne,
mais quand même taillées pour l'aventure.
Ma passion pour les montres n'étant pas encore en phase de décroissance,
je suis toujours à l'affût. Cependant, j'ai noté depuis
quelques temps maintenant que les montres à cadran noir, typée
sport qui m'attirent et que je ne possède pas encore sont de moins en
moins nombreuses.
C'est l'avantage des collections relativement raisonnables, avec un critère de sélection assez fort : elles ont une fin. Du moins tant que l'on se refuse à posséder 3 exemplaires d'une même montre sous prétexte qu'ils ont été produits dans trois ateliers différents ou encore que celui-ci possède des index Luminova alors que celui-là est l'un des derniers doté de tritium.
Bref, si comme moi on collectionne les montres pour
les porter et apprécier leurs différences sans sombrer dans la
maniaquerie, il y a un moment où l'on se dit que l'on a fait le tour
et que l'on va enfin pouvoir se reposer.
C'était sans compter sur la tendance fâcheuse de l'Homme à
rechercher systématiquement ce qu'il n'a pas encore.
Un samedi après-midi de janvier 2003, alors que je me promenais dans un centre commercial en solde, je passe devant un revendeur de montres que je connais bien pour y avoir déjà laissé une fortune. En bon tictacoolique, je jette un il sur les montres en solde. Là, dans la vitrine, totalement inondée de lumière halogène, je remarque une jolie Breitling de la série Navitimer. Or, je me suis depuis longtemps promis de m'offrir une Navitimer. Bon, elle n'est presque pas étanche (mais toutes les Navitimer sont faiblement étanches à cause de la lunette règle à calcul), elle a un cadran blanc, un bracelet en peau de bête, et cerise sur le gâteau, elle n'est pas typée sport pour deux sous. Ca fait beaucoup de handicaps non ?
Pourtant, il y a un truc. Elle me plait vraiment beaucoup et je ressens ces phénomènes hormonaux étranges qui me secouent à chaque fois que je tombe en CHI (Compulsion Horlogère Impulsive) : chaleurs dans les joues, tremblements, accélération du rythme cardiaque, resserrement du champ visuel, atténuation de la perception du bruit ambiant etc. Tout ceci est très instinctif au fond et doit ressembler à ce que les prédateurs ressentent quand ils ont repéré une proie qui va assurer leur survie pendant quelques jours.
En bon habitué de cet état et me sentant
échapper à mon propre contrôle, je déclenche le plan
anti-CHI, mûri de longue date et qui ne marche jamais : je pense aux impôts
de Février, à l'anniversaire de celle que je vais bientôt
appeler ma femme, au nouveau lit que nous appelons de nos vux à
chaque craquement pathétique de notre vieux futon, à notre mariage
qui approche et pour lequel nous allons dépenser pas mal d'argent
bref, le grand jeu.
Vais-je résister ? Eh bien oui ! Je m'arrache in extremis à la
vision de cette montre et je m'enfuis. Ouf !
Je reprends alors une activité normale, me connectant régulièrement au forum de chronomania.net pour suivre l'actualité des tictacooliques pendant les soldes.
Là, j'apprends par l'un des membres de la communauté qu'il a repéré ce même samedi cette montre dans la vitrine et que son beau frère l'a achetée. Argh ! Moi qui m'en croyais guéri, en y repensant, me voilà de nouveau attiré. Mais comme c'est bien fait tout ça, elle n'est plus à vendre ! Ouf !
Le samedi suivant, je retourne au centre commercial
et repassant devant la vitrine, je jette un il distrait puisque celle
que je convoitais avait été achetée par le beauf' d'un
autre tictacoolique. Et là, stupeur, elle était encore là
! Bon sang, c'était pas possible pourtant, elle était là
en train de me sourire.
Pris par surprise, je n'ai pas le temps de mettre en uvre la parade anti-CHI
et le seul moment de conscience dont je me rappelle est celui où, assis
dans le petit box, je suis en train de composer mon code secret de carte bleue
!
Et voilà comment, je me suis retrouvé
avec ma troisième Breitling au poignet, la Navitimer Montbrillant Eclipse.
Vue d'ensemble
La Breitling Navitimer Montbrillant Eclipse a fait un passage assez bref dans la gamme du constructeur. En effet, elle est apparue dans le Chronolog (nom que Breitling donne à son catalogue) de 1998 pour disparaître de celui de 2001. Pourtant elle représentait un intermédiaire intéressant entre la Old Navitimer, très typée chronographe d'aviateur, et la Montbrillant 1461 plus habillée (quantième quadri annuel avec phase de lune).
Je ne sais pas ce qui a motivé cette rapide disparition mais, peut-être n'a-t-elle pas rencontré de succès commercial. Dommage, car personnellement, je la trouve très réussie. Elle est élégante et habillée tout en étant digne de figurer dans la série Navitimer dont elle reprend de nombreux traits. A ce titre, c'est donc un chronographe à deux poussoirs et qui, comme toutes les Navitimer, dispose d'une règle à calcul circulaire logarithmique. Cette règle à calcul est dite de type 52 (car lancée en 1952). C'est l'idée, assez géniale disons le, de doter ses chronographes d'une règle à calcul sur la lunette qui a valu à Breitling son titre de fournisseur attitré de l'aviation. Car cette règle est loin d'être un gadget mais nous le verrons plus loin.
Passons donc à la revue détaillée
de cette montre de pilote.
Le Boîtier
Le boîtier de cette montre est, comme tous les boîtiers actuels de Breitling, taillé dans un bloc massif d'acier inoxydable 316L. Le 316L est un acier de bonne qualité très résistant à l'agression chimique et offrant une dureté très satisfaisante.
Le boîtier présente un poli-miroir intégral.
![]() |
Le souci du détail de Breitling : Le poli-mirroir sous les cornes |
Les dimensions de la montre sont très respectables
: 41,50 mm de diamètre théorique (en fait, celui de la lunette),
15,50mm d'épaisseur avec la glace pour un poids de 79,20g.
La largeur avec la couronne est de 43,50mm. Du bout d'une corne à l'autre,
la longueur est de 48 mm.
Ca fait quand même un millimètre de plus qu'un Chronomat pour le
diamètre théorique ainsi que pour l'épaisseur. Par contre,
le poids est très proche de celui du Chronomat.
Le fond de la boîte est également en acier massif, vissé, poli et gravé de très nombreuses inscriptions. Le tour est un polygone à 14 côtés permettant de le dévisser.
![]() |
Sur tout le pourtour du fond, Breitling a porté le nom de 25 grandes villes et leur fuseau horaire en heure relative à l'heure GMT Au centre de la pastille on peut lire Breitling en lettres rondes ainsi que "ECLIPSE MONTBRILLANT" dans un bandeau au dessus duquel il est indiqué "SERIE SPECIALE 30M" (tiens, une piste pour sa très rapide disparition du catalogue ?) et en dessous, la référence A43030 (A pour Acier, 43 pour le calibre B43) et enfin le N° de série, 0421 pour la mienne. Tout ceci est gravé avec une très grande finesse. |
Un numéro de série à 4 chiffres, ça change de ceux qui en comptent 6 plus une lettre, comme chez Rolex par exemple. Nous avons donc certainement là un modèle de montre qui n'a pas été prévu pour être produit à des dizaines de milliers d'exemplaires.
Le confort est remarquable malgré une épaisseur respectable et une taille conséquente. La forme des cornes qui épouse la forme du poignet en redescendant sur les côtés permet à la montre de rester bien en place sans tourner, malgré le poids qui dans mon cas n'est pas contrebalancé par celui d'un bracelet métalique.
L'étanchéité donnée pour 30m (3 ATM) fait de cette Navitimer une montre totalement inadaptée aux activités aquatiques. Tout au plus survivra-t-elle à une forte pluie, aux éclaboussures de champagne, voire à un bain forcé de quelque instants. Mais il vaudra mieux la laisser à la maison les jours de piscine.
Dans son exécution, ce boîtier est
conforme aux standards Breitling, c'est à dire parfaitement réalisé.
La couronne et les poussoirs
Ce chronographe est classique : une couronne à 3 heures encadrée par deux poussoirs à 2 et 4 heures. Tous les trois sont en acier poli.
La couronne et les poussoirs descendent en droite ligne du design original de la Navitimer, ce qui confère à la montre un look rétro tout à fait réussi. La Navitimer étant une montre d'aviateur au départ, les poussoirs et la couronne sont conçus pour être manipulés facilement, y compris avec des gants.
La couronne est d'une taille assez
impressionnante : 7,5mm de diamètre pour 2,5mm d'épaisseur.
Elle n'est pas vissée mais l'étanchéité,
limitée à 30m (3ATM), est assurée par deux joints. Enfin,
elle n'est pas protégée par des épaulements, héritage
de l'époque où les Navitimer étaient à remontage
manuel.
![]() |
La couronne est en acier poli, crénelée et porte le "B" de Breitling en lettre ronde à son extrémité. |
Les poussoirs semblent jaillir du boîtier. Ils font environ 4,5mm de long pour un dimètre de 4mm. Ils ne sont ni protégés par des rebords, ni vissés. Ils sont cylindriques, en acier poli, sans grande originalité mais très fonctionnels.
La réalisation est bien sûr impeccable et un examen à la loupe 10x ne révèle aucun défaut.
La lunette
La lunette de cette Montbrillant Eclipse est l'une des caractéristiques principales de la montre. En effet, elle offre une très efficace règle à calcul circulaire.
Pour ceux qui ne mesurent pas la puissance de cet outil, je rappelle que le seul avion de ligne supersonique que l'Aviation ait jamais connu, le Concorde, fut conçu à l'aide de ce seul moyen de calcul ! Ca pose le débat, non ? Avant les ordinateurs capables de faire des millions d'opérations par seconde (des additions seulement, je signale au passage), la règle à calcul était le seul moyen d'effectuer rapidement des multiplications, des règles de trois et des divisions. Les additions et soustractions restant à la portée du cerveau humain.
![]() |
Voici à quoi ressemble cette règle à calcul. La partie extérieure (graduée de 10 à 100 de façon logarithmique) est mobile et la partie intérieure (graduée de 6 à 60) est fixe. Notez la mise en exergue de certaines valeurs par des triangles rouges, lesquelles correspondent à des nombres particulièrement utilisés dans les calculs de navigation (au sens large, c'est à dire comprenant aussi les calculs d'autonomie, de vitesse ascensionnelles etc.): les "10" qui sont les unités, la valeur du mile nautique "NAUT" ou statuaire "STAT", 36 et 60 pour tout ce qui est relatif au temps (calculs de moyennes). Bref, cette règle a été
pensée en fonction d'un usage particulier et cela explique son
succès. |
D'un premier abord complexe, avec un peu d'exercice, cet outil se révèle très abordable et, à l'usage, d'une efficacité redoutable. Les conversions Euro/Franc, les calculs de moyennes horaires, de consomation de carburant, les divisions d'addition de restaurant sont réalisées en quelques secondes, avec une étonnante précision.
Je ne vais pas me lancer ici dans une explication du fonctionnement de cette règle puisque Breitling fournit avec la montre un manuel en six langues dédié et bien fait pour le décrire.
En 20 minutes de lecture et de pratique, c'est joué.
Cela me permet de passer à la partie plus mécanique de cette lunette. Pendant que l'on s'exerce à réaliser des calculs avec la règle, on est surpris par la douceur et la précision de cette lunette tournante de plus de 4,1 cm de diamètre. Aucun jeu ni aucun point de résistance ne vient troubler la rotation. On pourrait croire qu'elle est montée sur bain d'huile.
L'alignement est parfait, le centrage irréprochable et aucun voile ne peut être décelé. Ceci constitue une véritable prouesse quand on considère le diamètre de cette pièce et la douceur avec laquelle elle tourne. L'ajustement avec le cadran de la montre qui porte la partie fixe de la règle est sans aucun défaut.
Elle est en acier poli, superbement
crénelé et réalisé avec une maîtrise remarquable.
L'extérieur présente une finition poli-miroir alors que l'intérieur
des crénelures est brossé. La préhension est très
agréable et elle ne glisse pas du tout entre les doigts.
La sensation de solidité, l'absence totale de jeu et la précision avec laquelle elle s'aligne en font une des meilleures réalisations du marché. Décidément, Breitling domine magistralement la fabrication des lunettes.
La glace
C'est une immense glace en verre minéral, convexe et traitée anti-reflet sur les deux faces. Son diamètre, impressionnant, est de 39mm. Elle dépasse très largement du plan de la lunette ce qui la rend très exposée aux chocs. Elle est fixée directement dans la lunette avec laquelle elle tourne et tient avec un joint. L'ajustement des deux est sans faille.
Le traitement anti-reflet, associé à la forme très bombée est d'une très grande efficacité puisqu'il rend la glace quasiment invisible, quelles que soient les conditions d'éclairage et l'angle sous lequel on la regarde. Tout au plus donne t'il un effet bleuté et irisé par endroits sous forte lumière avec une forte incidence.
La glace est le point de plus grande faiblesse de cette montre. Non pas en terme de qualité car nous avons là une superbe glace très bien faite, mais bien parce que je la sens prête à exploser sous un choc. Néamoins, tout cela provient certainement de mon habitude de porter des montres construites pour survivre dans toutes les situations et doit donc être du même ordre que le vertige. Ceci dit, cette montre n'est pas faite pour se rouler dans la boue mais bien pour les soirées habillées à l'aéroclub, usage auquel je la réserve bien sûr.
Le cadran
Ce qui m'a attiré dans cette montre au premier
abord est son cadran. Bien qu'aux antipodes du reste de ma collection et donc
de ce je pensais être mes goûts, l'élégance de cadran
blanc nacré m'a séduit immédiatement.
En matière d'apparence, les goûts de chacun entrent en ligne de
compte. Etant donné qu'aucune universalité ne peut être
dégagée en ce domaine, ce qui suit n'engage que moi.
Le raffinement de ce cadran est vraiment étonnant. Le fond, blanc nacré,
est particulièrement réussi. Difficiles à rendre sur une
photo, les reflets qu'il prend en fonction de l'éclairage combinés
aux irisations du verre traité anti-reflets et aux effets optiques liés
au bombé de la glace lui donne une profondeur exceptionnelle. La lisibilité
est très bonne, sous tous les angles et dans toutes les conditions d'éclairage.
Comme tous les chronographes basés sur le Valjoux 7750, il propose une petite seconde au neuf, une trotteuse centrale pour le chronographe, un registre sautant des minutes de chronométrage au douze et le quantième dans un guichet au trois. Par contre, sur cette déclinaison du mouvement, le registre des heures du chronographe a été remplacé par une indication de la phase de Lune dans un guichet.
Au trois, à côté du guichet du quantième, la montre se présente : "Breitling MONTBRILLANT ECLIPSE".
Le "Breitling" en
lettre ronde est peint en doré et les deux autres lignes sont en
lettre droites, noires.
|
![]() |
En dehors de la trotteuse du chronographe qui est une très fine baguette, les aiguilles sont toutes de type feuille. Toutes sont en or jaune, et, ce qui devient une habitude avec Breitling, très bien réalisées. Un examen à la loupe x10 montre la qualité de l'usinage. Les aiguilles des heures et des minutes sont recouvertes de peinture luminescente, d'un vert très clair, sur une large partie. Cette peinture est du même type que la Luminova, c'est à dire qu'elle n'est pas auto-luminescente mais doit être chargée avec une source de lumière pour briller dans le noir. Elle s'acquitte de la tâche avec beaucoup d'efficacité : 10 seconde à la lumière et elle brille avec une très forte intensité pendant plusieurs heures. 5 secondes de Soleil, et elle devient une véritable lampe de poche, rivalisant sans problème avec la Omega Seamaster Pro !
L'alignement des aiguilles est sans faille, à midi et minuit, comme à six heure.
![]() |
L'aiguille des minutes va jusqu'aux très fin marquages de la piste des heures et minutes. Notez la finesse des marquages et leur précision. Les cinquièmes de seconde pour le chronographe sont matérialisés par des petits traits, les minutes le sont par des traits très fins mais un peu plus longs, les heures par des petits rectangles noirs et les quarts par des petit triangles, noirs égalements. |
Au repos, la trotteuse du
chronographe est parfaitement alignée avec l'index du douze. Tout
ceci traduit un très bon réglage et un alignement totalement
maîtrisé du cadran à l'emboitage. Comme sur le Chronomat
Vitesse, les chiffres sont tronqués par les registres.
|
![]() |
![]() |
Les chiffres sont de type arabes, légèrement stylisés par un sérifage. Un effet de relief est donné par un bord en trompe l'oeil gris foncé. Ils sont intégralement peints avec une peinture luminescente vert très clair, la même que les aiguilles. Le guichet de quantième laisse apparaître le jour du mois en noir, sur fond blanc mat. |
Les deux registre sont parcourus
des sillons concentriques afin de piéger la lumière et ainsi
améliorer la lisibilité en augmentant le contraste entre
le fond et l'aiguille. Ce guillochage est très bien réalisé
et les marquages ne souffrent pas de ce relief dans leur exécution.
|
![]() |
Les traits à 3, 6et 9 sur le registre des minutes du chronographe marquent des seuils pour les appels téléphoniques longue distance. Ces seuils, obsolètes à l'heure de la facturation à la seconde et des communications par satellites, sont un héritage de l'époque où les porteurs de Navitimer, partis loin de chez eux aux commandes de leurs infernales machines, ressentaient le besoin de rassurer leurs proches sur le bon déroulement de leur périple.
Enfin, au six, dans un guichet, trône la phase de lune. Cette jolie Lune est dorée sur un ciel bleu très foncé, étoilé. Un effet de volume est donné par un croissant stylisé en bas.
Au dessous de cette Lune, dans le bas du registre détourné, on peut lire "Automatic" en lettre ronde pour rappeler la nature du mouvement et "30 METRES" en lettre droites pour souligner la performance. Sous ce registre, au 6, Breitling a porté l'incontournable "SWISS MADE".
Ce cadran nacré est une très belle réussite : L'équilibre général du cadran est excellent, les marquages sont très fins et parfaitement réalisés. Le contraste entre les marquages noirs et le blanc nacré du cadran rend les chiffres de la règle à calcul tout à fait lisibles, même sans poser le nez sur la glace.
Le bracelet
La série Navitimer peut être montée, soit sur bracelet cuir, soit sur bracelet Montbrillant.
Le barcelet Montbrillant est un braclet métalique, très proche dans sa conception du bracelet Pilot pour les chronomat à la différence près que le nombre d'éléments constituant chaque maillon est porté à sept, au lieu de cinq. Le Navitimer reprend également à son camarade le prix très élevé. Pour avoir des informations sur ce bracelet, reportez-vous à la revue de la Chronomat Vitesse.
Mon Eclipse était proposée sur un
bracelet Breitling, en cuir véritable (sic) marron clair, avec des surpiqûres
blanche de part et d'autre et "Manufacturé en Suisse" (re-sic).
Ce bracelet est de bonne qualité, fonctionnel mais sans grande originalité.
Il est très confortable et ne m'a provoqué aucune irritation.
L'entre corne est de 22mm, ce qui est assez grand
et restreint le choix des bracelets adaptables.
![]() |
La boucle est une simple boucle ardillon, en acier poli de 18mm. Bien réalisée, elle est gravée du logo ailé Breitling. |
Je vais probablement le changer pour un bracelet un peu plus noble en crocodile, plus foncé (Cognac) et j'en profiterai pour lui offrir une boucle déployante à fermeture portefeuille Breitling en acier, lesquelles sont particulièrement bien faites.
L'épaisseur de la montre impliquant un bracelet assez épais et si l'on ajoute à cela l'entre corne de 22mm, je vais certainement devoir me diriger vers un bracelet sur mesure.
Le mouvement
Le mouvement de cette Navitimer Montbrillant Eclipse est le Calibre Breitling 43. Derrière ce nom se cache l'incontournable Valjoux/ETA 7750. Le B43 est assez proche du B13 équipant les autres chronographes de Breitling, dont le Chronomat.
Valjoux/ETA 7750 finition basique
(Photo ETA)
Ce Valjoux 7750 est modifié par Kelek (qui appartient à Breitling) afin de lui ajouter la phase de Lune en lieu et place de l'indication du jour de la semaine, de lui appliquer un traitement maison consistant essentiellement en un finissage "Côtes de Genève", le bouchonnage des ponts, le remplacement de quelques pièces maîtresses par des pièces de plus grande qualité et un réglage.
Breitling a choisi de s'appuyer sur le mécanisme de jour de la semaine pour indiquer la phase de Lune, au prix d'une simple adaptation de la démultiplication. C'est une idée économiquement intéressante et en réalité assez judicieuse. En premier lieu, cela évite de rajouter des pièces au mouvement et ainsi d'en préserver la fiabilité, mais également, cela permet de s'appuyer sur un système existant pour le réglage de la phase de Lune : la couronne. Celle-ci, tournée dans le sens anti-horaire permet d'ajuster la position de la Lune. L'absence de correcteurs facilite la maintenance de la montre et lui assure une meilleure étanchéité.
Le 7750 habillé en "Calibre
Breitling 43" (Photo Breitling)
Voici les caractéristiques du B43 :
Les deux aiguilles du chronographe sont parfaitement
alignées sur les zéros à la remise à zéro
et sur l'index du registre des minutes lorsqu'il est en fonction. Le registre
des minutes sautant saute exactement au passage de la grande aiguille du choronographe
sur le zéro. Réglage parfait !
Les commandes du chronographe (départ - arrêt et remise à
zéro) sont fermes comme avec tous les choronographes à commande
par came. La pression à exercer reste néanmoins contenue et les
déclenchements sont précis. La forme des poussoirs n'est pas étrangère
à ce confort d'utilisation.
Mon mouvement est très bien réglé. La date saute impeccablement à 23h57 après s'être décalée lentement à partir de 22h40 environ, tout en restant toujours visible. La précision est très acceptable (environ +3s/jour) alors qu'il n'est pas certifié par le COSC.
Comme sur mon Chronomat Vitesse, les mouvements du rotor sont très perceptibles. Lors de mouvements brusques du bras, on sent très bien la vibration engendrée par sa rotation.
Pour d'autres informations sur le Valjoux 7750 et le B13, cliquez ici
La Boîte et les Papiers
La montre est accompagnée de tous les éléments habituels chez Breitling.
Le tout est contenu dans une boîte en carton fort jaune avec des arrêtes façon aluminium. A l'intérieur, on découvre la boîte en bakélite noire (faite pour Breitling). Sur le couvercle, on peut lire BREITLING en lettre droite. Ce lettrage est rapporté et en métal poli.
![]() |
![]() |
L'intérieur de la boîte est
doublé en simili cuir beige, du plus bel effet. Elle surclasse en ce
domaine les autres boîtes Breitling qui sont tapissées de velours noir.
Dans l'intérieur du couvercle, un gaufrage reprend le logo Breitling.
Aux cotés de la boîte en bakélite, on trouve un étuis en
carton fin, jaune, lui aussi frappé du logo gaufré.
Tous les papiers et documents accompagnant la montre se trouvent dans ce dernier.
On y trouve tout ce dont on a besoin
:
![]() |
<-Le manuel d'utilisation de la montre (très succinct) | ![]() |
Un calendier présentant
l'état de la Lune afin de régler la montre (de 1998 à
2002)->
|
||
![]() |
<-Le manuel expliquant fort bien le maniement de la règle à calcul | ![]() |
La garantie internationale
dûment tamponée (valable deux ans) qui sert également
de carnet d'entretien de la montre->
|
Tout ceci est de bonne facture et même si je reste conscient que c'est le petit bout de métal qui fait tic-tac que j'ai avant tout acheté, j'aime bien tous ces petits à côtés qui traduisent quand même l'attention que porte la marque à ses Clients.
Conclusion
La Montbrillant Eclipse est, selon mes goûts
bien sûr, une très jolie montre, raffinée, élégante
est fort bien faite.
Elle présente tous les traits caractéristiques des Navitimer,
ce qui me ravit étant donné le côté mythique bien
mérité de cette série de chez Breitling.
J'ai fait avec elle un pas assez grand puisqu'elle est totalement opposée
dans son concept à toutes les montres qui m'attirent d'ordinaire. Certes
elle est assez grande mais son très beau cadran nacré, ses fines
écritures, ses aiguilles élégantes et plus globalement
ses proportions la font paraître bien plus raisonnable qu'elle n'est en
réalité. L'indication de la phase de Lune au six, plus esthétique
qu'utile en vérité, est une petite complication supplémentaire
qui achève de la sortir de la catégorie chrono sport.
Mais quand je suis tombé dessus, j'ai immédiatement vu en elle
ma montre habillée et je suis particulièrement satisfait du compromis.
La règle à calcul, après une
petite phase d'apprentissage, se révèle très pratique et
je l'utilise aujourd'hui bien plus que toute autre fonction de n'importe laquelle
de mes montres.
Il est clair que j'ai craqué encore plus facilement puisqu'elle était
proposée en soldes à -40% par rapport à son prix catalogue
de 2550€. Cela la portait à 1530€, neuve, avec les papiers
et garantie deux ans. Il aurait été trop dommage de s'en priver,
vous ne trouvez pas ?
Ah oui, dernier point, celle que le Beauf' d'un chronomaniac avait achetée ce samedi était celle qui a un cadran noir et que pour le coup, j'aime beaucoup moins. Vous ne trouvez pas ça étrange que je préfère le cadran blanc ?
image tirée du Chronolog 2000
Bruno Cracco - février 2003
Le site de Breitling,
bien sûr : www.breitling.com