Ma SEIKO Diver's 200 Automatic à Moi
ou la montre parfaite pour se rouler dans la boue
Réf 7S26-0020
texte et photos par Bruno Cracco (sauf mentions spéciales) - Mars 2002
Je ne me lancerai pas dans une revue détaillée de la Seiko Diver's 200 car il en existe de très bien faites par ailleurs (voir les liens dans cette page et en particulier celle de Michel T sur Chronomania.net).
Cependant, je profite de cette tribune pour donner mon impression personnelle sur cette petite montre bourrée de talents.
J'ai acheté la mienne sur feu
iBazar, devenu eBay.fr en ces temps troublés pour la nouvelle économie.
Les Seiko Diver's 200 automatiques ne sont pas rares mais elles ne sont pas
vendues en France, ce qui les rend assez difficile à trouver dans notre
pays. Par contre, aux Etats Unis, elles pullulent et sont donc très faciles
à trouver sur les sites des marchands ou encore sur les sites d'enchères
comme eBay.com. Une bonne "adresse" pour trouver ces Seiko est le
site de Mr Lee, www.chronograph.com.
Allez-y de ma part, vous serez bien reçus.
La mienne a été fabriquée en Juin 1997 (ceci peut être
calculé grâce au n° de série et ce site Seiko
Watch Production Date Calculator)
Le plus dur étant fait (se la procurer), on découvre une montre assez grossièrement finie. Il ne faut pas trop en demander car le prix catalogue de cette montre automatique est de $168 avec le bracelet métal. Pour cette somme, on dispose d'une montre automatique, avec un mouvement maison qui donne l'heure, les secondes, la date et le jour de la semaine, étanche à 200m. C'est quand même pas mal pour moins que le prix d'une boucle déployante suisse, non ? Cela en fait un bon petit achat impulsif en cas de CHI violente. Et on est pas déçu !
La boîte est en acier, certainement pas du 316L ou du 309L mais elle est polie, de façon grossière certes, mais suffisamment pour être présentable. Nous n'avons pas à faire à une boîte en mâchefer chromé, c'est tout de même déjà ça. Les côtés sont polis comme des miroirs, le dessus est brossé. On est quand même très loin du brossé satiné d'une Zenith FlyBack ou d'une Breitling Colt SuperOcean Professional. Mais ça renforce le côté montre à tout faire et on ne craint pas de l'exposer à toutes sortes de dangers. Une rayure dans le métal ne défigurera pas la boîte.
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Notez la finition toute "fonctionnelle" des cornes. On est loin de ce que l'on trouve chez les manufactures suisses. Mais rappelons-le, cette montre est très bon marché. |
Le fond vissé est poli et présente en son centre un petit logo figurant un poisson émergeant des vagues, concept inspiré de celui de l'Omeqa SeaMaster Professional.
Sinon, elle est donnée pour une résistance à la pression de 20 ATM, soit 200m. Cela en fait une authentique montre de plongée.
La lunette est étonnante par sa qualité. Elle est bicolore, bleue et rouge... tiens tiens, n'y aurait-il pas un peu de Rolex "Wanabe" là dessous ? Peut-être, mais il reste néanmoins que cette lunette tient la route.
Le premier tiers est sur fond rouge, les deux suivants sur fond bleu. Cette distinction par un code couleur a une raison : Les vingt minutes correspondent à une immersion en zone de loisir ne nécessitant qu'un palier de décompression de sécurité de 3 minutes à 3 mètres, sans recours aux tables de décompression. Quand on entre en zone bleue, il faut commencer à calculer sa remontée.
Elle est, bien entendu, dotée d'un point luminescent à 12h.
Elle est en acier poli, crantée tout le tour. Elle est bien sûr unidirectionnelle, par pas d'une demi-minute et se bloque parfaitement en face des index. L'impression de solidité et la qualité d'ajustage sont flagrantes quand on la manipule.
elle est située à 4h. C'est original. Cette disposition fait qu'elle ne gène aucunement les mouvements du poignet car il s'agit par ailleurs d'une grosse couronne.
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Elle est protégée par deux épaules très massive la rendant impossible à fausser par un choc. Elle est vissée pour autoriser l'étanchéité à 200m pour laquelle la montre est donnée. |
C'est une glace en verre minéral, parfaitement plate qui ne dépasse pas le plan de la lunette. Elle n'est pas traitée contre les reflets ce qui me donne la possibilité de jouer à "attrape la tache lumineuse" avec ma chatte. Elle adore ça, moi aussi. Plus sérieusement, l'absence de traitement anti-reflet n'est pas trop grave car le verre minéral est moins réfléchissant que le saphir et les aiguilles sont si larges que la lecture de l'heure reste possible dans de nombreuses positions.
Côté rayure, la mienne n'en a pas encore. Cependant, il faut faire attention car le verre est bien plus facile à rayer que le saphir et j'ai déjà vu des Diver's 200 dont le verre était opaque, façon vitre de douche, au poignet de certains plongeurs. Dans ce cas, un changement de glace s'impose. Cependant, les aiguilles était toujours visibles.
Le fond est noir mat. Les index sont peints en blanc. La qualité de réalisation est encore un bon cran derrière ce que font nos amis suisses. Mais pour le prix... bon vous avez compris. Le plus flagrant est la peinture luminescente qui n'est pas parfaitement centrée par rapport aux marquages blancs. Mais tout ça n'est pas bien grave.
Sinon, les aiguilles sont énormes, parfaitement distinctes. L'aiguille des heures est un sorte d'épée, celle des heures est une flèche. Elles sont en acier, recouvertes de peinture luminescente. La finition est assez moyenne sans toutefois être catastrophique. L'aiguille des secondes est amusante car le disque luminescent est porté par la partie la plus courte de l'aiguille, celle que l'on pourrait considérer comme "inutile". Cette partie de l'aiguille est peinte en noir ce qui donne l'impression que le disque flotte. La partie utile est une baguette, peinte en blanc mat. Aucune des aiguilles ne va jusqu'aux marquages... dommage.
Notez la date qui est en train
de passer. La date commence à passer vers 22h30 pour sauter vers
1h, le jour, lui, commence à bouger vers 1h pour sauter vers 2h30.
On est loin de ce que l'on peut constater avec les mouvements haut de
gamme suisses.
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La peinture luminescente qui habille les aiguilles et les différents éléments du cadran est assez extraordinaire. Elle n'est pas très auto-luminescente. Au sortir de l'obscurité, elle ne brille presque plus. Par contre, si on la charge avec une lumière artificielle ou mieux encore, le soleil, elle brille d'une façon incroyable pendant quelques dizaines de minutes. La surface totale de peinture aidant, la lumière dégagée est telle que l'on peut s'en servir pour lire le code de la porte ou chercher le trou de la serrure dans le noir ! Ca parait dingue mais c'est vrai. Là encore, nos amis de Seiko sont allé droit vers l'essentiel : une plongée ne dure pas des heures mais quelques dizaines de minutes, comme par hasard. Un coup de torche ou de soleil sur le cadran avant de plonger, et hop, c'est parti pour 20 minutes.
La mienne venait avec le bracelet en caoutchouc à soufflets. Je l'ai remplacé par un bracelet en Kevlar, infiniment plus confortable. J'ai récupéré la boucle Ardillon d'origine que j'ai montée sur le bracelet. L'entre-corne est de 22mm ce qui est assez grand et surtout complique beaucoup la recherche d'un bracelet. Je suis allé chercher le mien au Etats-Unis, auprès d'Howard Marx.
La Diver's 200 est motorisée par un petit mouvement automatique japonais fabriqué par Seiko eux mêmes : le célèbre 7S26. Je vous invite à aller voir cette très bonne revue par ei8thohms (en anglais) pour vous faire une idée plus précise du mouvement. Sinon, rapidement, c'est un mouvement automatique, sans possibilité de remontage manuel et sans stoppe-seconde. Il compte 21 rubis et bat la mesure à 21600 alt/h. Il est bourré d'astuces de fabrication, toutes pour en limiter le prix, en favorisant la fiabilité et la robustesse. Il s'agit là d'un véritable travail d'industriel, très bien mené.
A l'usage, il se révèle particulièrement précis pour un tel prix bien qu'il ne soit pas certifié par le COSC. De plus, il a la réputation d'être extrêmement solide. Un internaute avait mené un test incroyable avec une Diver's 200 en la soumettant à toutes sortes de tortures, de la congélation à l'ébullition. Elle avait résisté et n'avait dévié que de quelques secondes en une semaine de sévices. Cet article hallucinant a malheureusement disparu de la toile. (Addendum juin 2005 : Merci à Rafael Pinilla qui a retrouvé cet article - Extreme Seiko - et en a même fait une traduction en français sur son blog)
Rien de spécial. La boîte est une boîte en plastique toute bête et la documentation se résume à un petit manuel, en 5 langues, assez générique à toute la gamme Diver's de Seiko.
La Seiko Diver's 200 mérite vraiment que l'on s'y intéresse. Certes, ce n'est pas une montre suisse, elle n'est pas très raffinée et elle est loin des standards de finition auxquels on est habitué quand on collectionne les garde-temps. Cependant c'est une très bonne montre de week-end, solide, fiable et pas chère du tout. S'il est clair que les détails de finition ne sont pas fantastiques, à aucun moment on n'a l'impression que Seiko se moque du client: Le prix est très serré et on note ce que l'on pourrait finalement appeler de l'honnêteté dans la réalisation. Il n'y a pas de cache misère, pas d'esbroufe, pas d'artifice. C'est du basique, du fonctionnel et de l'efficace.
Quand, comme moi, on aime les montres de sport, la Diver's 200 a sa place dans une collection. Elle est conforme à la démarche : automatique, dotée d'un mouvement "de manufacture"... japonaise certes, étanche à 200m, réellement adaptée à l'usage auquel elle est destinée : les sports sous-marins.
Elle mérite donc bien une appellation réservée
aux produits d'une autre marque : c'est un instrument de professionnel !
Amitiés,
Bruno Cracco - Mars 2002
Le
site de Seiko, bien sûr : www.seikowatches.com
Le forum dédié aux japonnaise (en anglais): Seiko
& Citizen Forum
Le vendeur le plus actif du Net pour Seiko (à Singapour, contactez-le
de ma part) : www.chronograph.com
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