Ma
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à Moi |
texte et photos par Bruno Cracco (sauf mentions spéciales) - juin 2001 pour la "Passion des Montres"
Comme je l'ai écrit dans l'article retraçant l'itinéraire de ma descente dans cette drogue qu'est l'horlogerie mécanique, ma première montre de prix fut une Breitling, une Chronomat Vitesse. Largement satisfait de la prestation "offerte" par Breitling, il était tout naturel que ma seconde montre soit du même constructeur. J'ai donc persisté dans cette voie et ai décidé de m'offrir une montre plus sportive pour remplacer la Chronomat, à mon poignet, lors de la pratique d'activités plus risquées, plus aquatiques, telles que la plongée.
Notez bien que ce besoin en est un faux car les ordinateurs de plongée remplissent idéalement ce rôle, offrant l'heure en plus de la multitude de fonctions, stratégiques et vitales pour un plongeur : Profondeur actuelle, profondeur maxi atteinte, temps de plongée à chaque profondeur, estimation du temps de plongée restant, calcul des paliers etc. Mais tout plongeur consciencieux emporte également une montre et ses tables de décompression, au cas où l'ordinateur viendrait à défaillir. Pour ma part, n'étant qu'un plongeur de loisir, en cas de défaillance de mon ordinateur, il me suffit de remonter tranquillement sans me soucier d'un quelconque palier, restant le plus souvent dans la zone des 20m.
Comme je vous sens boire mes paroles et que je ne
voudrais pas être responsable d'accidents, je suis ici obligé de
mettre un petit bémol : les plongeurs PADI, n'oubliez pas de faire le
palier de 3 minute (compter jusqu'à 180, doucement, doucement on a dit
je sais c'est long) à trois mètres, sinon vous risquez une mort
atroce, alors que vous autres, les licenciés FFESSM, vous pouvez ignorer
ce palier sans risque pour votre santé. La médecine n'étant
pas une science exacte, la plongée n'en est pas une non plus.
Dans mon cas, donc, le fait de posséder une montre qui puisse m'accompagner
dans les profondeurs est plus un problème pratique que vital. Pratique
car je ne supporte pas de ne pas avoir l'heure en permanence et que d'autre
part, la meilleure façon de ne pas perdre sa montre est de ne pas la
quitter, sous aucun prétexte. Les plages sont des champs de trésors
et leur sable regorge de montres pas étanches ou trop chères qui
ont été mise, bien à l'abri croyait-on, dans un T-shirt
ou une serviette roulée. Tous ces trésors en ont alors été
brusquement éjectés lorsque, pressé ou préoccupé
par autre chose, le baigneur frigorifié s'empare violemment de la serviette
pour faire cesser son supplice. Autre erreur à ne pas commettre, laisser
ladite montre dans la boîte à gants de la voiture. Les murs de
tous les clubs de plongée du monde résonnent des histoires de
montres, portables, portefeuilles ou appareils photo laissés dans les
boîtes à gants et qui ont été dérobés
par des chasseurs de trésor alors que leur propriétaire légitime
faisait des bulles, déguisé en mouche aquatique.
Pour moi donc, aucun doute possible, il me fallait une montre capable de m'accompagner
partout, y compris dans les explorations abyssales.
Le cahier des charges pour une montre dite "de plongée" édicté par la Fédération Horlogère Suisse, est à peu près, le suivant : étanchéité à 200m au moins (pour la plongé de loisir, sinon 300m), couronne vissée et protégée, lunette mono directionnelle à cliquet, aiguilles et index plaqués tritium, munie d'un dispositif anti-choc, présentant une faible sensibilité aux champs magnétiques et aux brusques variations de température.
Voyons donc ce que Breitling propose dans ce cadre.
Vue d'ensemble
Dans la gamme Breitling, en ce début d'année
2000, plusieurs modèles répondaient à ces spécifications
: pour simplifier, toute la gamme Colt, sauf le Chronographe car pas assez résistant
à la pression.
Les différences essentielles entre ces montres, outre des détails
de design, sont, la taille et la résistance à la pression. J'écartais
immédiatement la version quartz car ne faisant pas partie de la démarche
d'un tictacoolique. Restaient donc la Colt Ocean, Colt SuperOcean et la SuperOcean
Professional.
La Colt Ocean, donnée pour 500m, est un peu petite, c'est pourquoi je
l'ai écartée. Les deux SuperOcean, plus garndes, sont toutes les
deux de la même taille. La différence majeure entre ces deux montres,
outre l'étanchéité, respectivement 1000m et 1524m, est
le fini du boîtier. La SuperOcean est en acier poli-mirroir alors que
la Pro est brossée, et donc matte. La différence de prix entre
les deux étant de quelques petites centaines de francs, l'argument principal
est donc l'aspect. Ceux qui ont déjà plongé savent la quantité
incroyable de trucs qui pendent de tous les côtés du plongeur et
qui semblent attirés par sa montre. Sans compter les manuvres si
aisées sur le pont du bateau, les bras écartés par le gilet
gonflable comme un bellâtre tendance musclor, harnaché comme un
cosmonaute et aussi à l'aise qu'un mammouth dans un magasin de porcelaine.
A ce compte là, votre montre à une tendance très prononcée
à heurter les bastingages, l'échelle ou encore toute sorte d'objets
métalliques disposés là pour tester sa résistance
aux chocs.
J'ai donc plongé pour la Pro, préférant le fini brossé,
plus discret et aussi plus "résistant" aux égratignures.
De plus, le puissant marketing de Breitling nous donne l'argument massue pour
aller vers la Pro si on est un vrai, un dur : le fini mat évite de se
faire repérer par les poissons dangereux (sic)! Wahouuu
j'ai failli
faire une grosse bêtise et finir dans l'estomac d'un requin. Bon, c'est
discutable, je le concède bien volontiers mais ça fait triquer
les ricains qui ont rêvé d'être dans les commandos de marine,
les fameux NAVY SEALs, étant petit, alors
La Colt SuperOcean Professional est donc une véritable montre de plongée, donnée pour une étanchéité à 1524 mètres. Pourquoi 1524 mètres et pas 1500 ? C'est encore du marketing car en fait 1524 mètres correspondent à 5000 pieds tout rond, on voit encore vers qui est tourné le marketing de Breitling. De toute façon, en réalité, les montres sont testées pour 2000 mètres par le constructeur et étiquetées 1500 mètres. Aucun humain n'est jamais allé à de telles profondeurs avec un scaphandre autonome mais qui peut le plus, peut le moins. A ces profondeurs là, la pression qui s'exerce sur cette pauvre petite chose est de 150 bars. Ca représente 150 kg par cm2. C'est la pression que l'on trouve à la sortie d'un bon Kärcher ! Pour avoir une idée plus parlante, imaginez une cantatrice (pardon Mesdames pour cette image) de 150kg s'appuyant sur un seul talon aiguille, en plein milieu du verre de la montre éprouvant, non ? Pour résister à tel traitement, vous imaginez aisément que la montre est mastoc. Mais voyons cela de plus près
Le boîtier
Le boîtier est en acier inoxydable ( 316L), taillé dans un bloc massif et offre un fini brossé. La forme en est élégante, sans aspérité ni protubérance qui pourrait blesser ou gêner. La finition est sans faille.
Découpe des boitiers dans une barre d'acier
image d'origine Breitling
C'est une grosse montre : le diamètre théorique est de 41,5 mm,
l'épaisseur est de 14,9 mm pour un poids, hors bracelet, de 92,5 g. La
longueur, du bout d'une corne à l'autre, est de 46 mm, et la largeur
comprenant la couronne, de 44mm. Les cornes sont enveloppantes et descendent
sur les côtés du poignet alors que le fond, vissé et massif,
est bombé.
Le fond présente un tour permettant de le dévisser, en forme de
polygone à 15 cotés (pentadécagone, je le mets pour ne
pas que vous croyiez que j'avais botté en touche sur le nom scientifique
d'un tel polygone et puis, placé dans une conversation, ça pose
son homme).
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Sur le fond, autour du logo
de la marque, est gravée une impressionnante littérature,
sur deux lignes : "CHRONOMETRE OFFICIELLEMENT CERTIFIE" et "MANUFACTURE
EN SUISSE ETANCHE 1500M" ainsi que la référence "A17345"
sous laquelle se trouve le numéro de série à 6 chiffres.
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Petites précisions sur la référence : le "A"
est pour Acier et le "17" pour le calibre (Breitling 17). Le 3 est pour les montres COSC. Les deux derniers représentent le numéro du modèle, ici, la Colt Super Ocean Pro avec 45.
Sur la tranche du boîtier,
à 10h, une espèce de petit bouton en acier poli, de 3,5mm
de diamètre attire l'il. Ce petit disque est en fait la partie
visible de la valve à hélium qui équipe la montre.
Cette valve, dont l'intérêt est expliqué dans la
revue de la Omega SeaMaster Professional, est automatique et ne requière
aucune manipulation pour faire son office.
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Le principe en est extrêmement simple : un
petit ressort taré maintient fermée une petite soupape qui s'ouvre
vers l'extérieur lorsque la pression à l'intérieur du boîtier
est plus élevée que celle s'exerçant sur la partie extérieure
de la valve. L'avantage de l'automatisme d'une telle valve est essentiellement
d'éviter des erreurs de manipulation comme d'oublier de la refermer lorsque
l'on plonge ou, inversement, d'oublier de l'ouvrir dans le caisson de décompression.
Malgré un poids conséquent, une taille respectable, cette montre
est d'un confort étonnant. On ne la sent pratiquement pas, du moins juste
ce qu'il faut et elle ne tourne pas du tout sur le poignet.
La couronne
La couronne est en acier, brossé également et positionnée à 3h. Elle est cannelée, d'un diamètre d'un peu moins de 7mm et d'une longueur de 3mm environ. Sa préhension en est rendue très aisée.
Elle est frappée à son extrémité du B stylisé en lettre ronde. Bien entendu, elle est vissée et protégée par deux épaules.
La lunette
La lunette est en acier brossé comme le boîtier. Elle présente toutes les caractéristiques des lunettes Breitling, tant sur le plan esthétique que sur la qualité de fabrication. Elle est maintenue en place par 8 petites vis en acier à tête ronde.
Elle est dotée de quatre cavaliers en acier
en forme de parallélogramme à 12, 3, 6 et 9 heures, soudés
à la lunette. Celui de 12 h a une forme se terminant par un triangle
et est doté d'une petite pastille de peinture très luminescente
sous un petit verre en saphir. Ces cavaliers dépassent largement le plan
de la lunette et celui de la glace, assurant à cette dernière
un petit supplément de protection.
Sur le haut de la lunette sont gravés, les repères de chaque minute
ainsi que tous les nombres de 5 à 55 minutes, par pas de cinq minutes.
D'origine, ces gravures sont peintes en noir. Cependant, cette peinture à tendance à disparaître par endroit lorsque l'on nettoie la lunette avec une brosse à dent.
Ayant altéré ces marquages, j'ai pris
contact avec le SAV de Breitling France au travers de CAPET à Paris pour
faire repeindre les marqueurs sous garantie. Ces derniers m'ont informé
qu'ils étaient, bien entendu, tout à fait disposé à
le faire mais que malheureusement le phénomène allait se reproduire.
Nous avons donc convenu, après avoir demandé l'avis de leur polisseuse,
de supprimer la peinture qui restait et de laisser la lunette vierge. Cette
petite modification donne à la montre un aspect très légèrement
différent mais que je préfère même à l'original.
Au passage, Breitling France en a profité pour repolir intégralement
le boîtier qui n'en avait pas tellement besoin mais aussi le bracelet
et surtout la boucle qui eux, portaient des marques d'utilisation. J'ai récupéré,
après une petite semaine, une montre neuve, sans débourser un
centime !
La lunette est bien sûr mono-directionnelle à cliquet et elle s'aligne
impeccablement sur les index du cadran. Elle pivote par pas de 1 minute sans
trop d'effort mais avec suffisamment de résistance pour ne pas tourner
par accident.
La glace
La glace est en saphir, très légèrement bombée est traitée anti-reflet sur les deux faces. Elle fait la bagatelle de 4,7mm d'épaisseur, mais pensez à la cantatrice il faut tenir le coup.
Elle est montée en retrait par rapport à un cerclage épais en acier poli, solidaire du boîtier, qui dépasse d'un millimètre environ du plan de la lunette. Ce coffrage permet de bien protéger la glace des chocs. L'épaisseur de la glace est telle, que lorsque l'on penche la montre, par un effet d'optique, le cadran disparaît dans un puits qui semble se créer alors à la place du cadran.
Glace Saphir de la Colt SuperOcean Professional
Image d'origine Breitling
Je ne reviendrai pas sur la relative fragilité des traitements anti-reflet car, d'une part, il fait un boulot admirable et d'autre part il ne présente aucune rayure à ce jour. La glace est tout simplement invisible : On ne peut jamais la voir et il arrive même que des gens qui ont la montre en main pensent qu'elle est tombée et avancent fébrilement le doigt pour s'assurer du contraire.
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Parfois, lorsque les conditions d'éclairage le permettent, la glace apparaît sous la forme d'un reflet bleuté qui peut alors faire croire que le fond du cadran est bleu, comme sur cette vue champêtre de la montre. |
Le cadran
La Colt SuperOcean Professional est disponibles
en deux versions de cadran : Celle dont le cadran est à fond noir et
celle à fond jaune. La jaune est un peu trop voyante à mon goût
et la grande sobriété du noir me convient mieux.
Le fond noir mat est obtenu classiquement en ayant recours à une peinture
granuleuse noire. Tous les marquages portés sur le cadran sont blanc
mat et offrent donc un contraste qui rend le cadran très lisible.
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Au 12, le logo ailé de la marque rapporté en métal, souligné sur deux lignes de "BREITLING" et la date, "1884". |
Au 6, la montre se présente
en grandes pompes, sur 4 lignes. La première ligne donne le nom
du modèle "SuperOcean" dans une fonte "écrite"
ronde, très stylisée (un peu Streamline) très jolie.
En dessous, en capitales d'imprimerie, "PROFESSIONAL", puis
"AUTOMATIC" et enfin, les performances de la bête : "5000FT/1524M".
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Tous ces marquages sont très fins, bien réalisés et très
lisibles.
Ce cadran est du type "militaire". C'est à dire que toutes les heures sont marquées de 1 à 12 en chiffres arabes et à côté de chacun des chiffres est porté son équivalent dans le système 24h. Les grands chiffres, de 1 à 12, sont blancs sans autre fioriture qu'un effet de relief donné par un liseré gris/vert. Les autre, de 13 à 24, sont plus petit et en blanc, sans effet de relief.
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Notez l'effet de relief donné par le liseré gris/vert ainsi que les rappels des heures dans le système 24 heures, utilisé par les militaires de l'OTAN (et les civils français, d'ailleurs). |
Tout le tour du cadran, toutes les minutes sont marquées par des petits traits blancs et les heures par des traits légèrement plus court et plus épais.
Sur le tour incliné
du cadran (le réhaut), les marqueurs des heures sont rappelés
par des index bâton et par un petit triangle au 12.
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Les grands chiffres ainsi que les marqueurs sur
le pan incliné sont luminescents selon le désormais classique
principe d'une combinaison d'un produit réactif secondé par un
autre, auto-luminescent. Tout ceci brille fort bien, que ce soit dans l'ombre
autant qu'en fin de nuit. J'ai lu sur certains forums que des propriétaires
de CSOP ont connu des problèmes avec cette peinture qui semblait ne pas
briller comme attendu, dès le début. Ces derniers ont renvoyé
la montre chez le fabricant sous garantie pour faire repeindre le cadran. La
mienne ne m'a posé aucun problème de ce côté là.
Le guichet de la date est situé à 3 heures, de forme pas exactement
rectangulaire (les bords droit et gauche sont des arcs de cercle), entouré
d'un liseré blanc très fin.
La date est imprimée
en noir sur fond blanc. Dommage, j'aurais préféré
la date en blanc sur fond noir, ce qui est plus sobre, mais cela n'est
pas disgracieux pour autant.
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Les aiguilles des minutes et des heures sont de type lance, grandes, larges et très lisibles. Elles sont en acier brossé, gris mat. Elles sont enduites de peinture luminescente qui les rend très lisibles dans le noir. L'aiguille des secondes est une baguette du même matériau, peinte en rouge à son extrémité. Elle est également dotée, à cette extrémité, d'un petit carré rouge qui porte le petit disque luminescent. Les aiguilles des minutes et la trotteuse vont jusqu'aux indexes des minutes, ce qui me ravit.
Je trouve ce cadran très réussi dans ce style. La trotteuse est la seule fantaisie de ce cadran par ailleurs très sobre et je trouve cette petite touche de couleur fort bien réussie.
Le bracelet
image d'origine Breitling
Les cornes écartées de 20mm de la
Colt SuperOcean permettent d'accueillir 4 types de bracelet dans la gamme Breitling
: Le bracelet plongeur (nylon), le bracelet plongeur Pro (caoutchouc), les bracelets
en peau et le bracelet métallique Professional.
C'est ce dernier que j'ai choisi pour aller avec ma montre. Il est constitué
de maillons en acier massif et brossé.
Chaque maillon est constitué de 3 berlingots
en acier, assemblés par des vis. La fluidité du bracelet est excellente
et il est particulièrement confortable.
Les pièces de bout sont bien sûr massives et assurent donc un bon
guidage des pompes. L'ajustement au boîtier de ces dernières, entre
les cornes, est parfait et donne presque l'impression d'un bracelet intégré
au boîtier.
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La boucle est du type déployante avec un étrier de sécurité, ce dernier arborant le logo de la marque gravé. Elle est en acier massif usiné et de très bonne qualité. Elle offre un dispositif pour l'ajustement fin (au millimètre) de la longueur du bracelet qui rend inutile l'ajustement par demi-maillon que le bracelet ne propose d'ailleurs pas. |
Seule, la rallonge pour porter la montre par-dessus
une combinaison qu'offre ce bracelet est décevante. Elle est constituée
de deux feuilles d'acier embouties et pliées. Mais l'utilité d'un
tel dispositif m'échappant encore (les combinaisons néoprène
de plongée s'écrasent tellement en plongée que la montre
ne tient pas dessus dès que l'on descend), je pardonne cet écart
à ce bracelet par ailleurs très bien réalisé.
Ce bracelet est vendu par Breitling à un prix raisonnable pour une telle
qualité de fabrication, bien au-delà d'un bracelet acier de Rolex.
Au détail, il est vendu 1250 F et constitue donc une bonne affaire.
Le mouvement
La série Colt, à part le chronographe, est motorisée par le calibre Breitling 17. Derrière ce nom de scène se cache un ETA 2824-2. Ce mouvement, assez bon marché fait partie de ces best-sellers, produits à des millions d'exemplaires et qui animent fidèlement bon nombre de montres automatiques d'entrée de gamme.
Le 2824-2 dans sa finition de base
Image d'origine ETA
Le mouvement d'origine ETA passe par les mains expertes de KELEK pour être assemblé et légèrement amélioré. Les améliorations apportées par KELEK sont
Un ETA 2824-2 en
costume de scène Cal B17
Image d'origine Breitling
Les caractéristiques principales de ce mouvement
sont :
Tous les réglages du mouvement sont impeccables : l'alignement des aiguilles à 12h est parfait et la date saute d'un coup, aux alentours de 23h59 après s'être progressivement mais très légèrement décalée à partir de 23h30.
Toute la production de Breitling est certifiée par le COSC depuis 1999, mon exemplaire datant de 2000 n'échappe pas à la règle. Il fait même preuve d'une précision assez diabolique car il fonctionne, quand la montre est portée, avec un écart de marche de moins de 2 secondes trop vite par semaine. Il lui arrive même parfois de ne nécessiter aucun ajustement au bout d'une semaine.
La boîte et les papiers
La montre est présentée dans une boîte
en Bakélite noire, sur le couvercle de laquelle est gravé "Breitling"
en jaune et en lettres rondes. Cette boîte est fabriquée en France,
pour Breitling seulement.
A l'intérieur, la partie basse amenée à accueillir la montre
est en mousse dense recouverte de velours noir. Le couvercle est également
garni à l'intérieur de velours noir présentant le logo
ailé en gaufrage.
Enfin, une épinglette Breitling est piquée dans la mousse. Cette boîte est elle-même protégée par une boîte en carton fort jaune et gris figurant un avion stylisé en jaune. Accompagnant la montre, on trouve dans la boîte, les papiers en 7 langues (garantie internationale de 1 an, qui sert également de certificat d'authenticité et de carnet d'entretien, le manuel utilisateur ainsi que l'incontournable liste des centres agréés du Monde entier) accompagnés du certificat du COSC.
Conclusion
Cette Colt SuperOcean Professional est une véritable
montre de plongée, tout à fait capable d'accompagner un plongeur
professionnel dans les plus exceptionnelles de ses plongées. Elle est
construite comme un tank ou, devrait-on dire dans ce cas, comme un sous-marin
de la COMEX. Certes c'est un accessoire qui peut paraître coûteux
pour un plongeur : une simple montre qui donne l'heure et la date, même
si elle est capable de continuer à faire tic-tac à 1500m de profondeur.
Elle coûte le prix de deux ordinateurs de plongée haut de gamme,
c'est à dire 10.000 francs environ, prix catalogue, avec le bracelet
Professional. Néanmoins, pour une montre capable de ces performances
et offrant une telle qualité de fabrication, elle est une très
bonne affaire, et finalement, en y regardant de plus près, elle est très
polyvalente : Imaginez-vous au théâtre avec un ordinateur de plongée
au poignet !
Face à sa concurrente dans ma collection, la
Omega SeaMaster Professional, elle soutient aisément la comparaison.
Ces deux montres, de très grande qualité, ont chacune leur style,
assez différents au fond. La Colt, discrète, est plus dans la
veine des montres dites "militaires" avec ses chiffres arabes et le
rappel des heures de 13 à 24, alors que la SeaMaster est plus voyante
avec ses immenses index verts.
Bruno Cracco - Juin 2001 pour La
Passion des Montres
Le site de Breitling,
bien sûr : www.breitling.com